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La Green School

Nous voici donc en route pour l'inconnu. On prend un premier bus en direction Kampot, où on va bien poireauter 1h00 avant de monter dans un autre van qui part en direction de Sihanoukville. On arrive à Prey Nob et le chauffeur ne s'arrête pas, heureusement que j'ai mon téléphone et que je m'en rend compte, je lui dis de nous déposer là, il rigole, j' insiste et lui montre le papier sur lequel la nana de l'agence avait noté le nom de la ville en Khmer. Il fait demi- tour, s'excuse et nous lâche au milieu de la ville. Ca intrigue tout le monde qu'on descende là, les gens nous regardent avec un gros point d'interrogation. Stéphane m'avait envoyé le contact d'un taxi. Je m'arrête dans une des premières boutiques et demande à un mec de l'appeler pour moi, au bout de 5 min le carrosse est avancé, notre taxi nous attend. En route, on s'arrête à un croisement pour y retrouver Stéphane et Benjamin (un volontaire) qui nous ont achetés des matelas pour dormir ce soir. On les charges dans le taxi puis eux, remontent sur leur scooter, direction le port de Kheo Pros. On s'arrête quelques kilomètres avant, là où se trouve le village de Reththy 2

A la maison, on retrouve Maxime et Pierre ( deux autres volontaires) qui nous attendent et nous accueillent. Stéphane et Benjamin nous rejoignent au même moment. Stéphane nous explique qu'il vient d'arriver dans ce village il y a une semaine, il était auparavant dans un autre village. Il loue une maison en bois où il a installé son hamac dans le jardin. Les garçons ont, eux, mis leur hamacs dans la maison, l'électricité est arrivée hier et il n'y a pas l'eau courante. Coup de bol, il y a deux jours, le proprio qui lui loue la maison en bois, lui a filé les clés de celle d'à coté pour un mois. Nickel pour nous accueillir. Hier les garçons ont nettoyés la maison pour notre arrivée. Il y a du coup, un petit lit, où les enfants dormiront et une natte avec mousse au sol pour nous.

Une fois les présentations faites et la chambre installée, on part visiter le village. Première constatation : les déchets. Ils sont partout, dans la rue, dans les fourrés, dans la rivière, sous les maisons .Du plastique surtout mais aussi des conserves et du verre. Un seul fait exception: le métal, ici les canettes sont recyclées, si vous les ramenez, vous récupérez de l'argent, il n'y en a donc pas qui traînent. On apprend par Stéphane qu'ici, il n'y a aucun service de ramassage des déchets. Les gens doivent se débrouiller avec leur déchets.( Imaginez deux minutes, l'état de votre ville si personne, ne ramasse plus les poubelles !) La solution la plus simple pour eux est de les brûler...

Deuxième constatation: le village est très pauvre. La plupart des maisons sont en bois et en taule, certaines même en feuille de bananiers. Certains ont des maisons sur pilotis ce qui leur permet d'être isolés de la terre battue ,qui produit plein de poussière, mais d'autre y sont installés directement. Troisième constatation, il y a beaucoup d'enfants et ils ne sont pas à l'école, nous sommes pourtant en semaine. est un village qui a 13 ans, ses habitants sont des gens qui vivaient dans les bidonvilles de Sihanoukville et qui ont été envoyé ici pour devenir de la main d'oeuvre cheap pour le port. Un village de Dockers, qui, quand il y a des bateaux, a du boulot et quand il n'y en a pas, n' en a pas. 7.5 Dollars la journée, difficile d'économiser pour les jours où il n'y a pas de bateaux. Le village a juste une toute petite école qui fait office de garderie pour les plus jeunes. Peu d'entre eux vont à l'école car les parents n'ont pas de moyen de transports pour les emmener. Du coup, seuls, les plus aisés du village y vont , les autres non...Certains sont obligés de garder les plus jeunes ( bébés) pendant que les parents bossent au port et d'autres sont en charge d'aller pêcher pour le soir... Bref l'école n'est pas trop la priorité de ces villageois...

( attention ce n'est pas un jugement mais bien une constatation : ramener de l'argent pour vivre avant tout ). On constate aussi rapidement que ceux qui ne travaillent pas et surtout les femmes jouent à des jeux d'argent. Les hommes de leur coté boivent pas mal, il faut dire que la bière Angkor a gagné son pari: son slogan " ma bière, mon pays" en fait la boisson la plus consommée. De plus il y a un jeux sur chaque canette vous permettant de gagner d'autres canettes, des scooters ou de l'argent, bref de quoi vous faire un peu rêver...

On s'arrête manger au milieu du village chez un vieux couple (trop mignon) qui fait des assiettes de riz poulet pour 0,5 centimes et très vite tout le monde rapplique pour nous observer et nous parler. Déjà qu'ils n'ont quasiment jamais vu de blancs avant Stéphane et les volontaires arrivés il y a 3 jours, alors des noirs et des métisses aux dread locks, ça intrigue, mais les gens sont bienveillants et c'est agréable. On me touchera aussi la peau ( une première ! ) et surtout mes grains de beauté. Du coup on fait connaissance petit à petit avec eux et on leur explique qu'on va rester quelques jours avec eux au village.

Ici, le projet de Stéphane est très bien accueilli. Les gens sont heureux de savoir que leur enfants vont apprendre l'anglais gratuitement au village et ils sont aussi heureux que Stéphane ramènent des volontaires qui consomment et du coup fond marcher l'économie du village.

Après ce super repas animé, on retourne à la maison avec Stéphane pour causer un peu de son projet exact pour la Green School, que je vais essayer de vous retransmettre ici. La Green School a pour but premier officiel d'instruire les enfants du village en leur apprenant l'anglais. Sa mission cachée est d'y apprendre l'écologie et les comportements adaptés qui en découlent. Stéphane enseignera dans un premier temps au coté de Dan, un khmer du village, puis à long terme il cédera totalement sa place à Dan qui gérera, seul, l'école. Il faut donc trouver des financements pour donner un salaire à Dan. C'est là, que le rôle des volontaires interviendra. Ils pourront loger gratuitement à la green school, participer à des missions pour l'école, mais aussi à des activités auprès des populations de pêcheurs ou autre. Stéphane compte sur un système de donation de la part des volontaires,ou chacun donne ce qu'il veut et surtout ce qu'il peut. Il compte aussi mettre en place un crowfunding pour développer le financement. Pour l'écologie, l'urgence est , tout d'abord, d'installer des poubelles dans le village, d'organiser des missions de ramassage des dêchets et de faire prendre conscience aux habitants, que le plastique et les déchets en tout genre, sont mauvais pour leur santé et celle de la planète. Dans un premier temps, brûler les déchet dans des containers en métal sera la seule solution, en attendant une meilleure qui ne pourra venir qu'avec l'aide des politiques locaux. Dans un second temps, les aider à diminuer leur consommation de plastique ( qui sont vraiment consommés à outrance en Asie) et apprendre le tri des déchets, notamment avec le compost qui pourrait bien les aider au quotidien en leur permettant de cultiver facilement certaines choses... Stéphane regorgent encore de tout un tas d'idées. Apres tout ça 17H00 sonne l'heure de retrouver les enfants au terrain de sport ( enfin ils nous attendent tous depuis une heure devant la maison!) pour une heure de sport en groupe. Au programme football, volley, badminton et jeux collectifs variés, suivi d'un ramassage de plastiques. Tous les soirs, c'est le point de rendez vous de la Green School , le terrain de sport.

Le soir, on se douche ( au bol ! ) et on va manger au village. A notre retour, le chaman du village débarque pour une séance de ventouses. Benjamin et Pierre vont tenter l'aventure et on va bien se marrer. Ils en porteront les stigmates pendant un moment !

Le lendemain, c'est journée ménage, jardinage, remise en état de la maison qui était à l'abandon, afin d'en faire un coin sympa pour les volontaires. Les garçons décident de se mettre à la cuisine. Tous cuisto ou patissier de métier, Benjamin, Maxime et Pierre vont nous régaler, avec l'aide du voisin qui vient régulièrement nous préparer un truc. Ils vont surtout faire des crêpes mémorables à la farine de riz et aux oeufs de canard ! Les enfants du village viennent nous aider aussi, c'est la grosse activité !

On va vraiment passer 5 jours extraordinaires ici auprès des enfants ,surtout, mais aussi de Stéphane, de Dan, des villageois et des garçons Benjamin, Maxime et Pierre ( même si ils partiront trop tôt à notre goût).

On aura la chance d'aller manger chez les amis de Dan qui vivent dans une extrême précarité, ils n'ont même pas l'éléctricité ! ( s'éclairent à la lampe torche) et vivent dans un coin isolé, qui doit être bien difficile d'accès à la saison des pluies.

On passera aussi une soirée avec les pêcheurs du port, chez eux, à manger des poissons frais et de la salade de mangue trop bonne, mais trop épicée lol. Alors ce soir là, on se serait vraiment cru dans un épisode de rendez vous en terre inconnue, c'était juste hors du temps. Sur une natte, à la pleine lune, autour d'un feu de charbon sur lequel des poissons grillent, avec à coté de nous la mer et des buffles qui dorment. Juste incroyable.

Et pour le coup, on est vraiment sorti de notre zone de confort à la Green School. On a cohabité avec 2 Gecko géants, des scorpions et des centipèdes. A notre tableau de chasse 2 scorpions, 1 centipèdes géant et au moins 6 petits trouvés, le tout avant d'aller se coucher au SOL !!! Bonne nuit !!! Lol . Pas d'eau courante ni pour la douche, ni pour la vaisselle, ni pour la lessive. On a eu de la chance, on a eu l'éléctricité... C'était pas si dur finalement sauf pour les scorpions et les centipèdes ...

Quand aux enfants forcément, ils ont trouvés ça génial. Plein d'autres copains pour jouer et la vie à la Robinson. Sasha a adore la douche au bol... Forcément leur vision des choses tranches avec la notre. Pour eux, les enfants d'ici, ont ,au premier abord, une vie géniale : ils vivent pieds nus, ne vont pas à l'école, vont pêcher entre potes, vont ramasser des vers de terres avec leur pioches, jouent au foot et fond du scooter à quatre. Mais en analysant bien ils nous ont dit que quand même les enfants d'ici ils n'avaient pas grand choses ...

Pour nous c'est une vraie prise de conscience, une leçon de vie. Des enfants aux vies d'adultes, si courageux et souriants. Bref on est pas ressortis du village indemnes et on ne pourra jamais oublié ce qu'on a vécu ici auprès de ces enfants et de ces adultes. On a beaucoup appris. Merci à eux, à Stéphane et à Dan.

Si vous voulez suivre l'activité de la Green School ou aider Stéphane, rendez vous sur sa page Facebook https://www.facebook.com/The-Green-School-Cambodia-333756673624427/

On quitte la Green School le coeur lourd , avec quelques dernières péripéties de départ, qui nous ferons reprendre le sourire.

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